[Ogawa, Yoko] La Piscine - Les Abeilles - La Grossesse
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[Ogawa, Yoko] La Piscine - Les Abeilles - La Grossesse
Il s'agit de trois courts romans regroupés en un seul livre
Traduits du japonais par Rose-Marie MAKINO-FAYOLLE
Editeur : Babel
Nombre de pages : 196
Code ISBN : 2-7427-1894-X
Quatrième de couverture :
Dans La Piscine, la fille du directeur d’un orphelinat partage la vie quotidienne de tous les enfants de l’institution, exactement comme si elle non plus n’avait pas de famille. Deux plaisirs compensent cette situation : regarder un adolescent s’exercer à plonger dans la piscine et tourmenter une petite fille [d’un an et cinq mois] dont les pleurs lui procurent un apaisement inégalable…
A un cousin éloigné qui sollicite son aide pour trouver un logement, une jeune femme recommande le foyer où elle vivait lorsqu’elle était étudiante. Le directeur, personnage singulier qui a, dans un accident, perdu tous es membres sauf une jambe, leur fait savoir que l’établissement est désormais à peu près désert et qu’un processus de dégradation est à l’œuvre… Tel est le thème des Abeilles.
Dans le livre éponyme, la narratrice observe la grossesse de sa sœur d’un œil scrutateur et cruellement objectif, qui relève avec plaisir les désagréments et petits tracas de sa vie quotidienne. Le principal souci de ces mois de grossesse est la nourriture…
Ces trois textes ont en commun leur simplicité et leur concision exemplaires. On y retrouve également des personnages à la naïveté cruelle, à la perversité troublante et des situations à l’étrangeté menaçante. Yöko Ogawa manipule merveilleusement l’art de la description, qui s’arrête sur les détails pour révéler des émotions enfouies dans l’inconscient des êtres.
Mon avis :
La Piscine : mon avis est très mitigé. J’ai aimé l’écriture de Yoko Ogawa, très symbolique, métaphorique, presque poétique. L’eau, sa pureté, son calme, la sensation d’apaisement qu’elle procure y sont fondamentaux par l’intermédiaire des deux personnages principaux, Jun, le plongeur, et Aya. Cette dernière m’a plus dérangée avec son sadisme, cette satisfaction perverse qu’elle éprouve en faisant souffrir une enfant d’un peu plus d’un an. Pourquoi ? Cherche-t-elle à extérioriser ainsi sa propre souffrance, est-ce un défouloir ou cherche-t-elle à faire souffrir quelqu’un d’autre, une innocente sans défense, juste pour le plaisir, par vengeance ou par colère ? Ses motivations ne sont pas réellement développées et quand bien même, j’ai du mal à la comprendre. Soit, elle se sent délaissée par ses parents, logée à la même enseigne que les orphelins de l’institution mais pour moi, ce n’est pas une raison. De plus, je n’ai pas l’impression qu’elle ait des remords ou ressente de la culpabilité, même si elle cherche à se purifier, à expier et cela passe à travers l’eau : tous les jours elle observe Jun s’entraîner à plonger et cela l’apaise mais ne l’empêche pas de recommencer ! Enfin, un autre thème apparaît en filigrane : le désir de la narratrice envers Jun mais il est évoqué avec beaucoup de pudeur. On sent que l’auteur ne choisit pas ses mots au hasard et c’est très agréable, ce style recherché, travaillé, cette précision dans les descriptions qui fait que l’on a une image très nette de l’institut, par exemple. Une lecture en demi-teinte donc qui me laisse un goût amer dans la bouche, à cause de son « héroïne » mais dont j’ai adoré la chute ! Enfin, certains peuvent s’inquiéter de la concision du texte, pour moi, il est de la bonne longueur, tout est dit. Plus long, je n’aurais pas pu : je n’aurais pas supporter Aya et sa perversité jusqu’au bout !
Les Abeilles : le style est toujours aussi beau mais le récit est très (trop) descriptif : il ne se passe pas grand-chose. La narratrice revient sur son passé, lorsque son cousin a souhaité intégrer la résidence universitaire où elle logeait et ce, à partir de l’évocation d’un bruit, de sons faisant ressurgir ses souvenirs. Plus l’histoire avance et plus le mystère s’épaissit autour de cette résidence et de la personnalité du directeur, obsédé par les corps car il n’a plus de bras et porte une prothèse en guise de jambe gauche. Le corps a donc là encore une grande importance et il est décrit de manière poétique. De même, il y a beaucoup de grâce dans les gestes du directeur, ce que fait ressortir la plume de l’auteur. Mais, ce roman ne m’a pas vraiment convaincu… On est plus dans la contemplation, dans l’expectative et ce n’est pas ce que je préfère !
La Grossesse : c’est finalement celui qui m’a le plus plu. La narratrice évoque la grossesse de sa sœur, les nausées, son obsession pour la nourriture, ses craintes, l’attente du bébé… sous forme de journal intime. Le tout n’est pas dénué d’une petite touche d’humour.
En conclusion, cette première découverte n’est pas franchement réussie. Autant j’ai aimé le style de l’auteur autant les histoires ne m’ont pas vraiment plu. Les descriptions sont magnifiques mais trop nombreuses à mon goût. Je réessayerai tout de même…
Invité- Invité
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