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[Camus, Albert] Le premier homme

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Message par Invité Sam 16 Oct 2010 - 15:16

[Camus, Albert] Le premier homme Le-premier-homme-camus
Auteur : Albert Camus
Editeur : Gallimard
Année : 1994
Nombre de pages : 380

Résumé de l'éditeur
En somme, je vais parler de ceux que j'aimais", écrit A. Camus dans une note pour Le premier homme. Le projet de ce roman auquel il travaillait au moment de sa mort était ambitieux. Il avait dit un jour que les écrivains "gardent l'espoir de retrouver les secrets d'un art universel qui, à force d'humilité et de maîtrise, ressusciterait enfin les personnages dans leur chair et dans leur durée".
Il avait jeté les bases de ce qui serait le récit de l'enfance de son "premier homme". Cette rédaction initiale a un caractère autobiographique qui aurait sûrement disparu dans la version définitive du roman. Mais c'est justement ce côté autobiographique qui est précieux aujourd'hui.
Après avoir lu ces pages, on voit apparaître les racines de ce qui fera la personnalité de Camus, sa sensibilité, la genèse de sa pensée, les raisons de son engagement. Pourquoi, toute sa vie, il aura voulu parler au nom de ceux à qui la parole est refusée.

Mon avis

Le premier homme que Camus avait d'abord envisagé d'appeler Adam, est un roman autobiographique inachevé, écrit en 1960 et dactylographié par sa fille après le tragique accident de voiture de l'auteur. Il fut publié en 1994. Traduction du mythe du retour et de l'origine, il comprend deux parties. La première "Recherche de père" est complète, la seconde "Le fils ou le premier homme" ne l'est pas et la troisième manque totalement. De nombreuses traces renvoient à la réalité autobiographique de ce texte. Y figurent des noms réels notamment, celui de son instituteur, M. Germain alias M. Bernard et le nom de jeune fille de sa grand-mère paternelle, Cormery. C'est un récit à la troisième personne, universaliste. Il manque certains mots, d'autres sont signalés comme illisibles ou de lecture douteuse par l'éditeur. Des notes renseignent sur les passages que l'auteur envisageait de supprimer ou de retravailler.

En Algérie, sous la pluie, une nuit de l'automne 1913, une carriole chargée de meubles conduite par un Arabe, se dirige vers le domaine de Saint Apôtre. A son bord, un français d'une trentaine d'année, Henri Cormery, une femme prête d'accoucher et un petit garçon de quatre ans. Ce soir là naît Jacques, alter ego d'Albert Camus, juste avant l'arrivée du docteur. Quarante ans plus tard, Jacques prend le train de Saint Brieuc et se rend au carré du Souvenir français au cimetière, sur la tombe de son père, mort à la bataille de la Marne le 11 octobre 1914, à la suite d'une blessure. Il part à la recherche de cet inconnu, auprès de son vieil ami Victor Malan dont il n'apprend rien, puis retourne en Algérie à bord d'un paquebot. Il se souvient de sa grand-mère chez qui il a grandi à Alger, de ses amis, Pierre, Jean, Joseph, Max et les autres et de ses jeux d'enfant. Il retrouve sa mère que toute sa vie il avait vue douce, polie, conciliante, presque passive, isolée dans sa semi-surdité, seule depuis la mort de son père et sans consolation. Il parle avec elle de son père placé par ses frères à l'orphelinat, dont elle avait partagé la vie pendant cinq ans et qui avait été chassé de Saint Apôtre vers son corps d'Armée à Alger puis en France, un homme dur, amer et pauvre. Sa mère, qui ne savait ni lire, ni écrire, travaillait à la cartoucherie de l'arsenal militaire jusqu'à l'annonce par le maire de la mort de son mari. Sa grand-mère qui avait eu neuf enfant, s'était installée à Alger et l'avait recueillie. Elle régnait sur sa famille, enfants et petits-enfants qu'elle élevait à coup de bâtons. Elle emmenait parfois Jacques au cinéma muet et il était chargé de lui lire les sous-titres car elle ne savait pas lire non plus. Avec son oncle sourd, Ernest, incarnation de la force et de la vitalité, il vit des moments de bonheur intense. Il partait à la chasse avec le chien, Daniel et Pierre des camarades d'atelier d'Ernest et Georges aussi. Il se souvient aussi des colères de son oncle, notamment à l'encontre de son frère Joséphin qui travaillait aux chemins de fer. A la tonnellerie, Jacques se rendait tous les jeudis et y retrouvait Ernest et les cinq ou six ouvriers de l'atelier. A l'école, Monsieur Bernard est l'instituteur qui modifia son destin et qu'il n'a jamais oublié. Jacques se rendait deux fois par jour à l'école avec Pierre, son voisin et ami. L'école leur fournissait une évasion de la vie de famille et nourrissait leur faim de la découverte. Leur maître leur parlait souvent de la guerre et prenait sous son aile les pupilles. Lorsqu'ils se sentaient insultés, les enfants se battaient sur le champ vert, une sorte de terrain vague, entourés d'un cortège d'admirateurs, ce qui leur valait parfois d'être punis par Monsieur Bernard, favorable aux punitions corporelles et par le directeur. M. Bernard réussit à convaincre sa famille de le laisser poursuivre ses études. Jacques continua à rendre visite à son maître chaque année pendant quinze ans. Il prit des leçons supplémentaires avec lui pour entrer au lycée en même temps qu'il préparait sa première communion en accéléré. Reçu à son examen, il sut d'avance qu'il venait par ce succès d'être "arraché au monde innocent et chaleureux des pauvres pour être jeté dans un monde inconnu".

Jacques retourne aussi au domaine de saint Apôtre, sur les traces de son père. Il y rencontre M. Vieillard, un fermier d'une quarantaine d'année, toujours présent sur le domaine malgré l'ordre d'évacuation, dont les parents avaient acheté la ferme où Jacques était né après la guerre. M. Vieillard décrit l'ambiance invivable de la région, les attaques, les fils égorgés, les femmes violées et le départ de son père à Marseille. Mais le domaine avait changé deux fois de mains, beaucoup étaient morts dans les deux guerres, beaucoup étaient nés et le père de Jacques avait été oublié. A travers l'histoire familiale de M. Vieillard, il en apprend beaucoup sur le contexte, la colonisation et les conditions de vie de ses parents. Les grands parents de M. Vieillard avaient fui le chômage à Paris et étaient venus s'installer en Algérie comme plus d'un millier de personnes rêvant de la Terre Promise en 1849, voyageant en péniche, jusqu'au port de Bône avec femmes, enfants et meubles. Il s'étaient installés sur des espaces nus et déserts dans des tentes de l'armée avant d'édifier des baraquements légers puis des maisons. Ils avaient été confrontés au choléra tuant les deux tiers des émigrants. Les survivants travaillaient escortés. Des générations s'étaient succédées avant que l'oubli ne s'étendent sur elles.

La deuxième partie du roman est consacré aux années de lycée de l'auteur qui l'isolait de sa famille. Ce qui l'y apprenait était inassimilable par les siens et il lui était impossible de rattacher sa famille à des valeurs ou des clichés traditionnels. Il se lia d'amitié avec Didier, fils d'un officier catholique très pratiquant et développa de réelles capacités d'adaptation. Il se rendait au lycée par la tram avec Pierre, rue Bab-Azoun et y passait toute la journée, déjeunant au réfectoire. Solidement formés à la communale ils étaient de bons élèves respectés par les autres. Ils passaient leur temps libre à la Maison des Invalides de Kouba, y fabricant de terrifiants poisons ou jouant à porter des palmes contre le vent et se rendaient régulièrement à la bibliothèque municipale. Sa mère et sa grand-mère se rendaient une fois par an au lycée pour la remise des prix. Les vacances ramenaient Jacques à sa famille qui exigeait de lui qu'il occupât un emploi saisonnier dans une quincaillerie où classant des factures ou du courrier commercial et ramenant un salaire à la maison, il était devenu un homme. Jacques a pris conscience qu'il n'y a pas de premier homme dont on pourrait suivre les traces. Il est lui-même le premier homme qui devra se frayer son propre chemin.

Le voyage tient une place importante dans toute la première partie du récit. Il traduit de manière évidente, vivante et mouvante cette recherche des origines. Ce sont des voyages obligés, en raison de l'oubli et de la pauvreté. De même la forme romanesque de ce récit laisse une grande part à l'imaginaire, en particulier lorsque l'auteur dépeint la naissance de Jacques et développe le mythe de la Nativité. Le récit des souvenirs de l'auteur et de ses sentiments est extrêmement émouvant. La transcription de son enfance en particulier est exceptionnelle. Il y aurait de nombreux extraits à citer. Le style de l'auteur est d'une qualité rare, chaque lieu, chaque évènement, du plus tragique au plus anodin est miraculeusement décrit et développé. Ce qui caractérise encore le mieux cette œuvre c'est sa dimension humaine, la chaleur, l'aspect affectif, convivial et pittoresque du récit. C'est un ouvrage inégalable, incontournable, à lire absolument.

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Message par Moulin-à-Vent Mar 24 Jan 2012 - 19:20

Intéressant à plus d'un point de vue. L'Algérie, français vis-à-vis arabes, la pauvreté, la solitude, la recherche du père ou la recherche de soi-même. Intéressant.
Ma cote: 7/10.

Citations

"...la misère est une forteresse sans pont-levis."

"... une faim plus essentielle encore à l'enfant qu'à l'homme et qui est la faim de la découverte."

"... on vit, et les autres rêvent votre vie."

"... un souvenir impalpable -la cendre légère d'une aile de papillon brûlée à l'incendie de forêt."
(Albert Camus, "Le premier homme")
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