[Faulkner, William] Lumière d'août
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[Faulkner, William] Lumière d'août
Titre : Lumière d’août
Auteur : William Faulkner
Editions : Folio (juillet 1984)
Nombre de pages : 630
Quelques mots sur l’auteur :
Né à New Albany le 25 septembre 1897.
Décédé à Oxford le 06 juillet 1962.
Ecrivain américain.
Issu d'une ancienne famille du Mississippi, William Faulkner sert dans l'aviation durant la Première Guerre mondiale. Journaliste à La Nouvelle-Orléans, il est révélé en 1929 au grand public avec la parution de « Le bruit et la fureur ». Il obtient également la reconnaissance du milieu littéraire en recevant le Prix Pulitzer et le National Book Award à deux reprises, ainsi que le Prix Nobel de littérature en 1949. Son succès réside dans la déconstruction qu'il opère sur le tissu narratif traditionnel. A l'instar de Mark Twain, il ancre ses récits dans le Sud des Etats-Unis, dénonçant la décadence de ce terroir depuis la fin de la Guerre de Sécession et les violences raciales qui y sont commises.
Quatrième de couverture :
La main allait, lente et calme, le long du flanc invisible. Il ne répondit pas tout de suite. Non qu'il essayât de l'intriguer. Il avait l'air de ne pas se rappeler qu'il devait en dire davantage. Elle répéta la question. Alors, il lui dit : -J'ai du sang noir. Elle resta étendue, parfaitement immobile, mais d'une immobilité différente. Mais il ne parut point s'en apercevoir. Il était couché, calme aussi et, de sa main, doucement lui caressait le flanc.
Challenge Nobel: livre 2
Mon avis : (Août 2011)
Ma première lecture de ce livre date de 1984 et le challenge des Nobel a été l’occasion de le ressortir de la bibliothèque pour le relire avec quelques ( !) années en plus de lectrice à mon actif.
C’est une bonne chose.
En 1984, je m’étais attachée à comprendre l’histoire malgré sa déstructuration et sa complexité apparente d’organisation, quitte à lire les chapitres dans le désordre pour qu’ils soient échelonnés dans le temps et que la lecture me semble plus linéaire.
Je faisais une lecture en diagonale des premières pages de chaque chapitre pour savoir le lieu, de qui on parlait et quand, et j’avais remis tout ça dans le bon sens (ou ce qui s’y apparentait à mon idée).
Pour cette seconde lecture, j’ai pris le temps de lire comme l’avait décidé l’auteur et je me suis plus penchée sur l’écriture et la construction du récit que sur la trame elle-même que je connaissais déjà.
Dans ce roman, pas de bons, ni de méchants, pas vraiment. Beaucoup tour à tour, auront une part d’ombre, un tourment secret qui les poussera à agir pas forcément comme on s’y attendrait. Seule Léna, reste sereine au milieu de cette agitation, des événements, posant son regard calme sur les uns et les autres et ne dérogeant pas du but qu’elle s’est fixé.
Elle représente la « fatalité », cette fatalité en laquelle croyait Faulkner.
Léna, enceinte, recherche le père de son enfant qui lui a fait des promesses.
De rencontres en rencontres sur la longue route, de flash back en flash back, de plus en plus loin, de plus en plus profond et douloureux au cœur même de l’humain, nous comprendrons les faits, le meurtre …
Les retours en arrière n’ont pas d’ordre, en fonction d’une évocation dans le chapitre précédent, on peut aller à l’une ou l’autre des périodes de la vie, adolescence, enfance, sans qu’il y ait de « suite ». C’est en ça que le récit est totalement surprenant, désorganisé et peut troubler au premier abord.
Les pensées des personnages, par bribes parfois, apportent un plus, nous montrant ce que chacun ressent …. Chacun étant à la fois observateur et observé….
L’écriture est lumineuse, sensuelle, murmurée ….
« Elle semble, tant son avance est infime, suspendue à mi-chemin, pour toujours, comme une perle défraîchie sur le fil rougeâtre de la route. Et cela est si vrai que, tout en la surveillant, l’œil la perd quand la vue et les sens lentement s’embuent et s’estompent, comme la route elle-même, avec la succession paisible des nuits et des jours, comme un fil déjà mesuré qu’on peloterait à nouveau sur une bobine. »
Et parfois aussi, douloureuse car dans ce livre, la violence est présente.
Violence physique mais également mentale, à travers les humiliations, les harcèlements, les moqueries, les regards ….
Racisme, avilissement de la femme, puritanisme, homosexualité, solitude, adultère etc…. sont abordés dans ces six cent trente pages qui ne peuvent pas laisser indifférent et qui apporte une lumière (en août) sur les problèmes raciaux au Sud des Etats-Unis
C’est une bonne chose.
En 1984, je m’étais attachée à comprendre l’histoire malgré sa déstructuration et sa complexité apparente d’organisation, quitte à lire les chapitres dans le désordre pour qu’ils soient échelonnés dans le temps et que la lecture me semble plus linéaire.
Je faisais une lecture en diagonale des premières pages de chaque chapitre pour savoir le lieu, de qui on parlait et quand, et j’avais remis tout ça dans le bon sens (ou ce qui s’y apparentait à mon idée).
Pour cette seconde lecture, j’ai pris le temps de lire comme l’avait décidé l’auteur et je me suis plus penchée sur l’écriture et la construction du récit que sur la trame elle-même que je connaissais déjà.
Dans ce roman, pas de bons, ni de méchants, pas vraiment. Beaucoup tour à tour, auront une part d’ombre, un tourment secret qui les poussera à agir pas forcément comme on s’y attendrait. Seule Léna, reste sereine au milieu de cette agitation, des événements, posant son regard calme sur les uns et les autres et ne dérogeant pas du but qu’elle s’est fixé.
Elle représente la « fatalité », cette fatalité en laquelle croyait Faulkner.
Léna, enceinte, recherche le père de son enfant qui lui a fait des promesses.
De rencontres en rencontres sur la longue route, de flash back en flash back, de plus en plus loin, de plus en plus profond et douloureux au cœur même de l’humain, nous comprendrons les faits, le meurtre …
Les retours en arrière n’ont pas d’ordre, en fonction d’une évocation dans le chapitre précédent, on peut aller à l’une ou l’autre des périodes de la vie, adolescence, enfance, sans qu’il y ait de « suite ». C’est en ça que le récit est totalement surprenant, désorganisé et peut troubler au premier abord.
Les pensées des personnages, par bribes parfois, apportent un plus, nous montrant ce que chacun ressent …. Chacun étant à la fois observateur et observé….
L’écriture est lumineuse, sensuelle, murmurée ….
« Elle semble, tant son avance est infime, suspendue à mi-chemin, pour toujours, comme une perle défraîchie sur le fil rougeâtre de la route. Et cela est si vrai que, tout en la surveillant, l’œil la perd quand la vue et les sens lentement s’embuent et s’estompent, comme la route elle-même, avec la succession paisible des nuits et des jours, comme un fil déjà mesuré qu’on peloterait à nouveau sur une bobine. »
Et parfois aussi, douloureuse car dans ce livre, la violence est présente.
Violence physique mais également mentale, à travers les humiliations, les harcèlements, les moqueries, les regards ….
Racisme, avilissement de la femme, puritanisme, homosexualité, solitude, adultère etc…. sont abordés dans ces six cent trente pages qui ne peuvent pas laisser indifférent et qui apporte une lumière (en août) sur les problèmes raciaux au Sud des Etats-Unis
Cassiopée- Admin
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Emploi/loisirs : enseignante
Genre littéraire préféré : un peu tout
Date d'inscription : 17/04/2009
Re: [Faulkner, William] Lumière d'août
Merci Cassiopée ! J'ai très envie de lire du Faulkner depuis quelque temps mais d'après ce que tu dis, il ne faut peut-être pas commencer par celui-ci. J'avais pensé à Le Bruit et la fureur, qui est apparemment un de ses grands succès. En as-tu lu d'autres ? Lequel me conseillerais-tu ?
Invité- Invité
Re: [Faulkner, William] Lumière d'août
J'ai eu la chance de lire le bruit et la fureur.. c'est du faulkner faut "adhérer" au style. A part ca un vrai chef d'oeuvre!!! Le livre nous plonge dans les états unis de la grande depression. Je predis une grande carrière à cet écrivain
Invité- Invité
Re: [Faulkner, William] Lumière d'août
2ème essai avec cet auteur, après Le bruit et la fureur.
Bon, va falloir admettre que ce n'est définitivement pas ma tasse de thé. L'écriture me semble élitiste et prétentieuse. L'ensemble n'est jamais clair et l'auteur demande toujours beaucoup d'efforts de compréhension au lecteur. C'est tortueux, et personnellement, au bout d'un moment, ça me lasse, et je trouve ça rapidement ennuyeux. On n’est pas toujours obligé d'écrire des choses compliquées, pour écrire des choses intelligentes. Certains apprécieront moi beaucoup moins.
3/10
Bon, va falloir admettre que ce n'est définitivement pas ma tasse de thé. L'écriture me semble élitiste et prétentieuse. L'ensemble n'est jamais clair et l'auteur demande toujours beaucoup d'efforts de compréhension au lecteur. C'est tortueux, et personnellement, au bout d'un moment, ça me lasse, et je trouve ça rapidement ennuyeux. On n’est pas toujours obligé d'écrire des choses compliquées, pour écrire des choses intelligentes. Certains apprécieront moi beaucoup moins.
3/10
Sarfre- Grand expert du forum
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Date d'inscription : 14/01/2011
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