[Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
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Véronique M.
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[Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
[Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
[Makine, Andreï]
Le pays du lieutenant Schreiber
Editions Points janvier 2015
ISBN 978 2 7578 4630 8
217 pages
Quatrième de couverture
« Je n’aurais jamais imaginé un destin aussi généreusement ouvert sur le sens de la vie. Une existence où se sont incarnés la fidélité et le courage, l’intense volupté d’être et la douleur, la révolte et la sérénité. Un homme qui a vécu à l’encontre de la haine, a aimé au milieu de la pire sauvagerie des guerres. Un soldat qui a su pardonner sans rien oublier. »
Mon avis
Ce livre sonne comme une incroyable réserve de courage, de force et d’admiration, par Andreï Makine envers cet homme nonagénaire et cela avec un grand élan de générosité et d’amitié.. Certes courage n’est pas un vain mot dans ce récit, tout d’abord celui de l’écrivain contactant maints éditeurs, tous ayant refusé, excepté un petit éditeur qui a accepté pour faire publier le livre du lieutenant Schreiber (qui n’ayant eu aucun succès fut pilonné). mais aussi celui d’avoir écrit celui-ci, cela pour essayer de raviver les mémoires car il faut tout de même dire que Schreiber, ce héros s’est courageusement engagé dans les combats les plus meurtriers et cela pendant la guerre 1940/45, il était lieutenant dans le 4ème régiment de cuirassiers, il évoque sa guerre, à la tête de son régiment, il se bat pour son pays, dans les Flandres et Dunkerque pour faire reculer l’ennemi. Un fait attristant, c’est lorsqu’une certaine journée d’avril, venant de recevoir une décoration, on a exclu le lieutenant de l’armée parce qu’il était juif, il a protesté, écrit des lettres, suppliant de le laisser continuer à se battre, rien n’y fit. Alors ce lieutenant qui avait fait six années de guerre, a fait de la résistance, a dû s’enfuir en Espagne mais il fut capturé et dirigé vers un camp de concentration. J’ai ressenti l’immense déception de Makine envers les français pour leur manque de mémoire envers ce héros. Ce livre est un véritable hommage au Lieutenant Schreiber et à tous ses camarades tombés au combat. Qui sait peut-être qu’un jour les mémoires du lieutenant Schreiber paraîtront, ce qui à mon avis serait une justice à l’égard de cet homme qui fut oublié. Merci à Andreï Makine pour avoir écrit ce récit qui ne saurait être qu’un gros coup de cœur …..5/5
Un tout grand merci à toute l'équipe de PartageLecture et aux Editions Points pour m'avoir fait connaître ce livre que j'ai plus qu'apprécié.
Le pays du lieutenant Schreiber
Editions Points janvier 2015
ISBN 978 2 7578 4630 8
217 pages
Quatrième de couverture
« Je n’aurais jamais imaginé un destin aussi généreusement ouvert sur le sens de la vie. Une existence où se sont incarnés la fidélité et le courage, l’intense volupté d’être et la douleur, la révolte et la sérénité. Un homme qui a vécu à l’encontre de la haine, a aimé au milieu de la pire sauvagerie des guerres. Un soldat qui a su pardonner sans rien oublier. »
Mon avis
Ce livre sonne comme une incroyable réserve de courage, de force et d’admiration, par Andreï Makine envers cet homme nonagénaire et cela avec un grand élan de générosité et d’amitié.. Certes courage n’est pas un vain mot dans ce récit, tout d’abord celui de l’écrivain contactant maints éditeurs, tous ayant refusé, excepté un petit éditeur qui a accepté pour faire publier le livre du lieutenant Schreiber (qui n’ayant eu aucun succès fut pilonné). mais aussi celui d’avoir écrit celui-ci, cela pour essayer de raviver les mémoires car il faut tout de même dire que Schreiber, ce héros s’est courageusement engagé dans les combats les plus meurtriers et cela pendant la guerre 1940/45, il était lieutenant dans le 4ème régiment de cuirassiers, il évoque sa guerre, à la tête de son régiment, il se bat pour son pays, dans les Flandres et Dunkerque pour faire reculer l’ennemi. Un fait attristant, c’est lorsqu’une certaine journée d’avril, venant de recevoir une décoration, on a exclu le lieutenant de l’armée parce qu’il était juif, il a protesté, écrit des lettres, suppliant de le laisser continuer à se battre, rien n’y fit. Alors ce lieutenant qui avait fait six années de guerre, a fait de la résistance, a dû s’enfuir en Espagne mais il fut capturé et dirigé vers un camp de concentration. J’ai ressenti l’immense déception de Makine envers les français pour leur manque de mémoire envers ce héros. Ce livre est un véritable hommage au Lieutenant Schreiber et à tous ses camarades tombés au combat. Qui sait peut-être qu’un jour les mémoires du lieutenant Schreiber paraîtront, ce qui à mon avis serait une justice à l’égard de cet homme qui fut oublié. Merci à Andreï Makine pour avoir écrit ce récit qui ne saurait être qu’un gros coup de cœur …..5/5
Un tout grand merci à toute l'équipe de PartageLecture et aux Editions Points pour m'avoir fait connaître ce livre que j'ai plus qu'apprécié.
lalyre- Grand sage du forum
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Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
merci Lalyre pour cette présentation
Pinky- Grand sage du forum
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Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Merci Lalyre pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Si je m'attendais à un récit des faits de manière chronologique et organisé, j'ai été bien surprise en ouvrant ce livre. Il s'agit plus d'un cri du cœur d'un homme pour son ami, qu'il respecte plus que tout, qu'un roman qui aurait servit à raconter uniquement des faits passés.
Après la sortie des Mémoires du lieutenant Schreiber, qui a été un flop complet, Makine cherche autant à expliquer qu'à comprendre. Pourquoi un tel désintérêt pour la vie et le destin de cet homme, qui a pourtant tant de choses à raconter, lui qui s'est battu pour la France, et entré en résistance et à connu tant d'épreuves?
Las et désenchanté de constater que les français faillissent à leur devoir de mémoire, voir manquent d'intérêt quand à l'Histoire, l'auteur s'attèle alors à la rédaction de ce roman.
C'est d'abord le récit d'une amitié née entre ces deux hommes, qui partage une vision du monde que beaucoup ne semble pas partager. Comment intéresser une majorité à un livre, récit des années de guerre, si personnel soit-il quand tout ce dont on parle dans les médias c'est du prochain match de foot qu'il ne faudra pas louper...
Avec presque 70 ans d'écart, c'est un tout autre combat que Makine doit mener, d'abord auprès des éditeurs pour convaincre du bien fondé d'une telle publication puis auprès des médias pour en faire la promotion.
S'il peut y avoir de la rancœur chez ces deux hommes, ce n'est pas ce qui transparaît véritablement dans ce livre. On y trouve beaucoup de courage et d'admiration, une force de vie, et des questions essentielles quand à notre façon de vivre et d'aborder notre histoire.
Merci aux éditions Points et à l'équipe du forum pour cette lecure
Après la sortie des Mémoires du lieutenant Schreiber, qui a été un flop complet, Makine cherche autant à expliquer qu'à comprendre. Pourquoi un tel désintérêt pour la vie et le destin de cet homme, qui a pourtant tant de choses à raconter, lui qui s'est battu pour la France, et entré en résistance et à connu tant d'épreuves?
Las et désenchanté de constater que les français faillissent à leur devoir de mémoire, voir manquent d'intérêt quand à l'Histoire, l'auteur s'attèle alors à la rédaction de ce roman.
C'est d'abord le récit d'une amitié née entre ces deux hommes, qui partage une vision du monde que beaucoup ne semble pas partager. Comment intéresser une majorité à un livre, récit des années de guerre, si personnel soit-il quand tout ce dont on parle dans les médias c'est du prochain match de foot qu'il ne faudra pas louper...
Avec presque 70 ans d'écart, c'est un tout autre combat que Makine doit mener, d'abord auprès des éditeurs pour convaincre du bien fondé d'une telle publication puis auprès des médias pour en faire la promotion.
S'il peut y avoir de la rancœur chez ces deux hommes, ce n'est pas ce qui transparaît véritablement dans ce livre. On y trouve beaucoup de courage et d'admiration, une force de vie, et des questions essentielles quand à notre façon de vivre et d'aborder notre histoire.
Merci aux éditions Points et à l'équipe du forum pour cette lecure
Invité- Invité
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Merci Ancalina pour ta critique
louloute- Grand sage du forum
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Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Merci Ancalina pour ta présentation
Pinky- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Tout d'abord, j'adresse un immense merci aux Editions Points et à Partage Lecture pour cette splendide découverte. Il s'agit pour moi d'un coup de cœur!
La première chose que j'ai envie de partager c'est l'immense émotion qui m'a envahie à la lecture de ce texte. J'ai été profondément touchée par l'urgence de la situation décrite par "Le pays du lieutenant Schreiber": d'un côté, pour le narrateur, une profonde envie d'aider ledit lieutenant à remplir son devoir de mémoire avant de disparaître, de l'autre, une société gouvernée par des contingences matérielles et refusant de faire la moindre exception à la règle marketing, pour éditer un ouvrage qui, actuellement, fait un bide éditorial.
Car l'ouvrage d'Andréï MAKINE est présenté comme un sauvetage. Il est en fait un prête-nom pour un livre qui n'a pas eu le droit d'exister. C'est une des problématiques du récit: quelle place fait-on aux rares personnes qui sont encore là pour témoigner de notre passé?
Mais la réflexion de Makine ne s'arrête pas là, il s'interroge aussi sur la place du combattant dans la société libérée. Comment se fait-il que, très rapidement, les récits "ordinaires" ne trouvent plus leur place, même dans l'oreille des proches : désir d'oublier, de tourner la page? culpabilité? ennui vis à vis d'histoires trop souvent entendues (mais peu écoutées?) ?
Les questions se posent. Makine et le lieutenant Schreiber font le choix de raconter, pour donner une existence à ceux qui ne sont plus, pour témoigner de leur action dans cette grande fresque qu'est l'Histoire, rouleau compresseur des individualités.
Le soldat fait le choix de raconter pour souligner l'humanité de cette guerre qu'il a menée: avec beaucoup d'entrain, d'optimisme malgré l'adversité, sachant saisir aux moments cruciaux les échappatoires qui s'offraient, faisant preuve de courage et d'altruisme. Refusant de voir tomber dans l'oubli ceux qui ont laissé leur vie sur le champ de bataille. Choisissant résolument d'aimer cette patrie adoptée par son père.
Ce livre, vous l'aurez compris j'espère malgré le désordre de ma pensée, est un livre sur le passé qui nous parle de notre présent. Un livre qui nous raconte l'histoire de migrants qui ont lâché leur culture d'origine pour adopter la nôtre par amour pour la France, terre d'accueil. Un livre qui dit, attention, ne perdez pas votre âme dans un flot de médias décérébrants, vos valeurs sont ailleurs et elles sont belles.
La première chose que j'ai envie de partager c'est l'immense émotion qui m'a envahie à la lecture de ce texte. J'ai été profondément touchée par l'urgence de la situation décrite par "Le pays du lieutenant Schreiber": d'un côté, pour le narrateur, une profonde envie d'aider ledit lieutenant à remplir son devoir de mémoire avant de disparaître, de l'autre, une société gouvernée par des contingences matérielles et refusant de faire la moindre exception à la règle marketing, pour éditer un ouvrage qui, actuellement, fait un bide éditorial.
Car l'ouvrage d'Andréï MAKINE est présenté comme un sauvetage. Il est en fait un prête-nom pour un livre qui n'a pas eu le droit d'exister. C'est une des problématiques du récit: quelle place fait-on aux rares personnes qui sont encore là pour témoigner de notre passé?
Mais la réflexion de Makine ne s'arrête pas là, il s'interroge aussi sur la place du combattant dans la société libérée. Comment se fait-il que, très rapidement, les récits "ordinaires" ne trouvent plus leur place, même dans l'oreille des proches : désir d'oublier, de tourner la page? culpabilité? ennui vis à vis d'histoires trop souvent entendues (mais peu écoutées?) ?
Les questions se posent. Makine et le lieutenant Schreiber font le choix de raconter, pour donner une existence à ceux qui ne sont plus, pour témoigner de leur action dans cette grande fresque qu'est l'Histoire, rouleau compresseur des individualités.
Le soldat fait le choix de raconter pour souligner l'humanité de cette guerre qu'il a menée: avec beaucoup d'entrain, d'optimisme malgré l'adversité, sachant saisir aux moments cruciaux les échappatoires qui s'offraient, faisant preuve de courage et d'altruisme. Refusant de voir tomber dans l'oubli ceux qui ont laissé leur vie sur le champ de bataille. Choisissant résolument d'aimer cette patrie adoptée par son père.
Ce livre, vous l'aurez compris j'espère malgré le désordre de ma pensée, est un livre sur le passé qui nous parle de notre présent. Un livre qui nous raconte l'histoire de migrants qui ont lâché leur culture d'origine pour adopter la nôtre par amour pour la France, terre d'accueil. Un livre qui dit, attention, ne perdez pas votre âme dans un flot de médias décérébrants, vos valeurs sont ailleurs et elles sont belles.
Véronique M.- Grand sage du forum
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Emploi/loisirs : prof d'écoles/ lecture randonnée jeux de société, puzzles
Genre littéraire préféré : un peu de tout, romans en tous genres,biographies, essais mais pas trop la science fiction.
Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Merci Ancalina et Lalyre pour vos critiques que je viens de découvrir avec admiration. Vous avez su bien rendre ce lien qui unit les deux hommes et avec beaucoup de clarté!
Véronique M.- Grand sage du forum
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Date d'inscription : 12/02/2010
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
merci Véronique pour cette nouvelle présentation
Pinky- Grand sage du forum
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Localisation : Les Sables d'Olonne (85)
Emploi/loisirs : Educatrice spécialisée, peinture, dessin, bricolage, ballade, baignade, tricot, couture
Genre littéraire préféré : Je lis de tout en littérature mais j'ai beaucoup de mal avec les policiers... j'en lis 1 ou 2 dans l
Date d'inscription : 04/06/2008
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
3 avis 3 coups de cœur, ce livre doit être une pépite
Invité- Invité
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Merci au forum Partage-Lecture et aux éditions Points pour ce partenariat.
Mon avis :
Deux hommes, un huis-clos, ou presque : le narrateur rencontre le lieutenant Schreiber dans son appartement dans lequel le vieil homme le reçoit régulièrement. Il lui annonce une défaite, son livre n'a pas trouvé son public et partira bientôt pilon. Pourquoi, ou presque ? Parce que, depuis cet appartement, le lieutenant Schreiber emmène le lecteur sur les champs de bataille de France, de Russie, sans oublier l'Espagne où il fut prisonnier. Pourquoi ce livre à l'intérieur du livre n'a-t-il pas rencontré le succès ?
Je serai tenter de dire de prime abord que le narrateur a raison : l'époque n'est plus au récit guerrier, au devoir de mémoire, quoi qu'on dise. Le combat qu'il a mené pour faire publier le texte du lieutenant Schreiber est à cet égard exemplaire de la logique économique qui régit l'édition. L'auto-fiction, oui: tant que l'on a quelque chose de croustillant à raconter. Pas le récit lancinant d'un jeune lieutenant qui guide de sa voix deux camarades blessés vers son tank, devenu lieu de survie.
Et pourtant, le livre est absolument magnifique, grâce à cette prose justement qui tient parfois de l'incantation, avec ces noms, ces phrases répétées, pour se fixer dans la mémoire du lecteur. Livre de souvenirs, oui, mais ce ne sont pas seulement les siens que Jean-Claude Servan-Schreiber nous livre à travers la plume d'Andreï Makine, c'est le souvenir de tous ceux dont la vie s'est interrompue en combattant pour la France. Nous voyons presque le livre en train de s'écrire, non dans une posture d'écrivain complaisant, mais dans un travail sur la manière la plus juste de raconter. Dans quelle mesure doit-on "séduire" le lecteur, par des anecdotes plaisantes - qui ne sont justement que des anecdotes, non la description d'une époque, d'un personnage ? Comment être le plus juste possible quand cela n'intéresse plus personne - ou quand tout dire semble devenu impossible ? Le tour de force est aussi de ne pas asséner des vérités toutes faites, ou de donner un simple constat pessimiste. Il est d'amener le lecteur à s'interroger sur ce qu'on nomme aujourd'hui le "politiquement correct" et sur une forme de censure bien-pensante.
Le pays du lieutenant Schreiber - un livre que l'on peut difficilement refermer après l'avoir commencé.
Deux hommes, un huis-clos, ou presque : le narrateur rencontre le lieutenant Schreiber dans son appartement dans lequel le vieil homme le reçoit régulièrement. Il lui annonce une défaite, son livre n'a pas trouvé son public et partira bientôt pilon. Pourquoi, ou presque ? Parce que, depuis cet appartement, le lieutenant Schreiber emmène le lecteur sur les champs de bataille de France, de Russie, sans oublier l'Espagne où il fut prisonnier. Pourquoi ce livre à l'intérieur du livre n'a-t-il pas rencontré le succès ?
Je serai tenter de dire de prime abord que le narrateur a raison : l'époque n'est plus au récit guerrier, au devoir de mémoire, quoi qu'on dise. Le combat qu'il a mené pour faire publier le texte du lieutenant Schreiber est à cet égard exemplaire de la logique économique qui régit l'édition. L'auto-fiction, oui: tant que l'on a quelque chose de croustillant à raconter. Pas le récit lancinant d'un jeune lieutenant qui guide de sa voix deux camarades blessés vers son tank, devenu lieu de survie.
Et pourtant, le livre est absolument magnifique, grâce à cette prose justement qui tient parfois de l'incantation, avec ces noms, ces phrases répétées, pour se fixer dans la mémoire du lecteur. Livre de souvenirs, oui, mais ce ne sont pas seulement les siens que Jean-Claude Servan-Schreiber nous livre à travers la plume d'Andreï Makine, c'est le souvenir de tous ceux dont la vie s'est interrompue en combattant pour la France. Nous voyons presque le livre en train de s'écrire, non dans une posture d'écrivain complaisant, mais dans un travail sur la manière la plus juste de raconter. Dans quelle mesure doit-on "séduire" le lecteur, par des anecdotes plaisantes - qui ne sont justement que des anecdotes, non la description d'une époque, d'un personnage ? Comment être le plus juste possible quand cela n'intéresse plus personne - ou quand tout dire semble devenu impossible ? Le tour de force est aussi de ne pas asséner des vérités toutes faites, ou de donner un simple constat pessimiste. Il est d'amener le lecteur à s'interroger sur ce qu'on nomme aujourd'hui le "politiquement correct" et sur une forme de censure bien-pensante.
Le pays du lieutenant Schreiber - un livre que l'on peut difficilement refermer après l'avoir commencé.
Sharon- Modérateur
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Localisation : Normandie
Emploi/loisirs : professeur
Genre littéraire préféré : romans policiers et polars
Date d'inscription : 01/11/2008
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Lu dans le cadre du challenge PL 2016/2017
Ce livre est un plaidoyé contre l'oubli des soldats sacrifiés pendant les guerres.
Le temps passe et plus personne ne pense à eux. Sauf le lieutenant Schreiber, encore debout, qui aime, plutôt que de se raconter, raconter ses camarades du front.
J'ai été touchée, tant par le personnage jeune, si intrépide, qui nargue la guerre avec sa vitalité, mais aussi par l'homme âgé, toujours droit, à attendre des questions qui ne viennent pas.
Une belle écriture, pas linéaire mais vivante, vibrante.
Je vote très apprécié, je suis très proche du coup de cœur.
Ce livre est un plaidoyé contre l'oubli des soldats sacrifiés pendant les guerres.
Le temps passe et plus personne ne pense à eux. Sauf le lieutenant Schreiber, encore debout, qui aime, plutôt que de se raconter, raconter ses camarades du front.
J'ai été touchée, tant par le personnage jeune, si intrépide, qui nargue la guerre avec sa vitalité, mais aussi par l'homme âgé, toujours droit, à attendre des questions qui ne viennent pas.
Une belle écriture, pas linéaire mais vivante, vibrante.
Je vote très apprécié, je suis très proche du coup de cœur.
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Lecture challenge partage lecture 2016/2017
C'est l'histoire d'une vie et de deux combats : le 1er, celui du lieutenant Schreiber, lieutenant juif qui luttera dès la 1ère heure et jusqu'au bout pour la libération de la France, ce pays qu'il aime farouchement. Le second combat est celui d'Andrei Makine pour faire éditer envers et contre tout, l'histoire de son ami, le lieutenant Schreiber. Les deux éléments de l'histoire se mêlent sans lourdeur et l'on plonge avec intérêt dans les souvenirs de cet homme courageux, résistant de la 1ère heure, face aux horreurs de la guerre
J'ai été touchée par le sentiment d'urgence qui imprègne ce livre : raconter ses souvenirs avant que les noms de ces soldats ne s'effacent (la mémoire s'efface), ceux dont personne ne se souvient et qui sont tombés au feu, ... L'urgence pour Makine de faire éditer ce précieux récit, qu'il considère comme une devoir de mémoire. Toutefois, même édité, le livre ne trouvera pas sa place dans une société qui préfère l'insouciance, la légèreté (ou l'oubli?) dans le football ou la téléréalité. En tous cas, c'est ce que dénonce Andreî Makine avec une certaine verve et une belle plume.
Je vote très apprécié.
Ma note : 8/10
C'est l'histoire d'une vie et de deux combats : le 1er, celui du lieutenant Schreiber, lieutenant juif qui luttera dès la 1ère heure et jusqu'au bout pour la libération de la France, ce pays qu'il aime farouchement. Le second combat est celui d'Andrei Makine pour faire éditer envers et contre tout, l'histoire de son ami, le lieutenant Schreiber. Les deux éléments de l'histoire se mêlent sans lourdeur et l'on plonge avec intérêt dans les souvenirs de cet homme courageux, résistant de la 1ère heure, face aux horreurs de la guerre
J'ai été touchée par le sentiment d'urgence qui imprègne ce livre : raconter ses souvenirs avant que les noms de ces soldats ne s'effacent (la mémoire s'efface), ceux dont personne ne se souvient et qui sont tombés au feu, ... L'urgence pour Makine de faire éditer ce précieux récit, qu'il considère comme une devoir de mémoire. Toutefois, même édité, le livre ne trouvera pas sa place dans une société qui préfère l'insouciance, la légèreté (ou l'oubli?) dans le football ou la téléréalité. En tous cas, c'est ce que dénonce Andreî Makine avec une certaine verve et une belle plume.
Je vote très apprécié.
Ma note : 8/10
Fleya- Grand expert du forum
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Age : 44
Localisation : Sud de la France
Emploi/loisirs : Cadre
Genre littéraire préféré : je lis de tout...
Date d'inscription : 11/09/2011
Re: [Makine, Andreï] Le pays du lieutenant Schreiber
Lu dans le cadre du Challenge Partage Lecture 2016/2017
C'est un auteur que je découvre, un auteur qui a du cœur et nous le prouve.
Andréï Makine suite à la publication d'un de ses livres rencontre un vieux Monsieur: "Jean-Claude Schreiber" qui lui raconte sa guerre. Ce vieux Monsieur, un véritable héros qui à cette époque a plus de 90 ans vit de ses souvenirs et plus encore des souvenirs de ses camarades de guerre tombés sous le feu de l'ennemi.
Il y a également ce soldat sur une photo en noir et blanc, tombé à Dunkerque et dont le Lieutenant a oublié le nom... Il y a urgence à écrire un livre, les morts pour la France, pour nous, ne doivent pas être oubliés.
C'est pour cela que Makine se battra lui aussi à sa façon pour faire publier les mémoires du Lieutenant Schreiber qui seront certes publiées mais pilonnées ensuite faute de succès.
J'ai été révoltée qu'on ait pu le renvoyer de l'armée et ne pas le décorer parce qu'il était juif, lui qui avait changé de religion, qui aimait tant la France et qui s'est battu en véritable héros.
Il a fait la guerre et la résistance.
Makine en profite pour dénoncer le "politiquement correct" qui règne actuellement, les têtes vides qui absorbent à la télé les pubs, la peopolisation de la société!
J'ai été très touchée par ce livre, je lirai d'autres œuvres de Makine.
Je vote 8/10 très apprécié.
C'est un auteur que je découvre, un auteur qui a du cœur et nous le prouve.
Andréï Makine suite à la publication d'un de ses livres rencontre un vieux Monsieur: "Jean-Claude Schreiber" qui lui raconte sa guerre. Ce vieux Monsieur, un véritable héros qui à cette époque a plus de 90 ans vit de ses souvenirs et plus encore des souvenirs de ses camarades de guerre tombés sous le feu de l'ennemi.
Il y a également ce soldat sur une photo en noir et blanc, tombé à Dunkerque et dont le Lieutenant a oublié le nom... Il y a urgence à écrire un livre, les morts pour la France, pour nous, ne doivent pas être oubliés.
C'est pour cela que Makine se battra lui aussi à sa façon pour faire publier les mémoires du Lieutenant Schreiber qui seront certes publiées mais pilonnées ensuite faute de succès.
J'ai été révoltée qu'on ait pu le renvoyer de l'armée et ne pas le décorer parce qu'il était juif, lui qui avait changé de religion, qui aimait tant la France et qui s'est battu en véritable héros.
Il a fait la guerre et la résistance.
Makine en profite pour dénoncer le "politiquement correct" qui règne actuellement, les têtes vides qui absorbent à la télé les pubs, la peopolisation de la société!
J'ai été très touchée par ce livre, je lirai d'autres œuvres de Makine.
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Step- Grand sage du forum
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